vendredi 30 janvier 2009

Balade de filles

Bonjour,

Je suis extrêmement gâtée. Et pour cause! La tante du meilleur copain de Pascal (qui est algérien!) a pris son vendredi pm juste pour moi alors que le vendredi est habituellement consacré à la prière, à la famille et à sa fille en particulier qui a presque 9 ans. De 2h45 à 6h45, nous avons marché à partir de l'hôtel jusqu'au bas de la casbah en passant par plusieurs artères, monuments, immeubles comme la grande poste d'Algérie, etc. C'est de loin la plus belle journée en terme de température avec un soleil de 18 degrés au moins et un ciel bleu éclatant. Avec la Méditérranée à chaque coin de rue, c'était vraiment génial.

La Grande Poste d'Alger
De parler enfin avec une femme de l'endroit m'a aussi permis de me rappeler ou de découvrir un tas de choses sur la vie actuelle des femmes d'Alger. On a donc parlé de mariage, de la foi (et pas spécifiquement de la religion), de couscous, de salaire et du coût de la vie, de l'histoire musulmane (nous avons visité un musée sur celle-ci), de l'école, de la famille, des Hammam (comme les bains maure ou turc), de la guerre, etc. En 4 heures, on n'a pas arrêté de parler!

Une très vieille mosquée pas très loin de la Casbah

Nous avons le même âge, nous avons donc écouté les mêmes émissions : Goldorak en arabe, les muppetshow. Elle m'a permis de renouer avec les friandises de l'époque en les achetant dans un commerce. Le nom ne me disait rien mais la saveur oui! Même chose pour une pâtisserie locale à la pâte d'amende et au miel.

J'ai les jambes mortes mais le coeur à la fête. Cette personne a été extrêmement généreuse avec moi en disponibilisant ce temps.

À l'oeil nu, on voit les montagnes enneigées du Djudjura mais pas avec ma caméra!
J'avais peur, et cela bien avant d'attérir en Algérie, que la Alger de mes souvenirs, où notre famille était gâtée par les attentions des algériens, ne soit plus aussi généreuse et accueillante. Je découvre avec joie que ces valeurs ne se sont pas perdues avec le temps.

Au plaisir!
Brigitte

jeudi 29 janvier 2009

18 route de Badjarah

Bonjour,
J'ai revu enfin la villa de mon enfance. Avec de l'émotion. Je m'attendais à un plus grand changement dans le quartier mais rien n'a pratiquement bougé. Les immeubles sont les mêmes. La route est la même quoiqu'avec beaucoup de voitures en prime. Les petits commerces sont toujours au même endroit. Et la villa n'a pas bougé! Seul un étage supplémentaire est en construction, là où l'on faisait sécher le linge sur la terrasse.

Au matin, personne ne répondait et les voisins qui bricolaient tout à côté nous ont dit qu'ils étaient absents. J'ai su alors que Nassim habitait là avec sa famille et que la dame Tamimoun était actuellement en France avec ses 80 ans bien comptés! Monsieur est décédé quelques mois plus tôt.

Alors nous repartons en laissant nos coordonnées au voisin qui faisait partie de la marmaille de notre temps. Cette marmaille qui avait crevé notre ballon. Tu te rappelles François? Il dit que ce n'est pas lui qui avait fait cela, il n'avait que 3 ou 4 ans. Mais il se rappelle qu'il y avait des étrangers chez les voisins!

Je suis donc partie chercher mon collègue et nous sommes allés à Sidi Feruch (S'écrit autrement que cela en réalité). Pas grand chose de mes souvenirs là-bas mais bon, un changement de décors et une pizza au resto. Nous sommes tout de même retournés voir la maison et cette fois-ci, nous avons été un peu plus chanceux car la femme de Nassim était présente. Elle m'a donné quelques nouvelles de la famille et j'ai pu prendre quelques photos souvenir. Seule ma famille peut y trouver un sens... désolée pour les autres! :-) Sa femme me jure que nous allons nous revoir avant mon départ. Je l'espère. Nassim me donnera sans doute l'adresse de son frère Jamel qui est à Montréal et qui sait, le verra-t-on un jour chez nous?


J'ai aussi eu le temps d'aller dans les commerces du centre-ville toujours affublée de mes chauffeurs et de mon garde du corps qui ne me lâchent pas. J'ai fait sourire en négociant chez les marchands même si le prix était indiqué. Mes "gardiens" me faisaient des clins d'oeil et m'encourageaient dans ce sens.

Au moins, ils ont été gentils tout le temps où j'étais avec eux, surtout seule. Pas moyen de leur offrir un thé ou café, j'ai pas trop insisté car je sentais que j'aurais pu les insulter. Ils m'ont payé une boisson gazeuse alors qu'eux prenaient un thé à la menthe. Nous avons parlé des femmes voilées. Cela a beaucoup changé. Je n'en ai d'ailleurs pas vu beaucoup qui avaient le visage caché. Elles portent plutôt le Jihab (foulard) seulement si elles le veulent; le mari n'est pas en cause, du moins ce que me disent les trois hommes qui m'accompagnent!

J'ai du rentrer à l'hôtel directement et non chez mon collègue pour son barbecue car leur consigne c'est de me prendre à l'hôtel et de me déposer à l'hôtel. C'est la règle! Ils ne doivent pas savoir ce qui se passe si je sors sans eux pour ne pas être tenus responsable. C'est normal, ils pourraient perdre leur job!

J'ai par la suite passé une belle soirée chez mon collègue en compagnie d'un couple charmant. Cela a bien clôturé ma journée.
Voilà pour l'instant!
Brigitte

La mosquée vue de notre jardin. Ils ont bâti un peu devant... Mais on la voit encore bien. Elle s'appelle Mer et Soleil.



Le côté droit de la maison. Il ne semble pas y avoir de la lavande comme avant. C'est là où nous avons envoyé notre ballon chez le voisin, de l'autre côté du mur... avec le résultat que l'on connaît!

Notre jardin et la chambe de François et de moi à gauche. Les briques sont prévues pour la construction du troisième étage. Il y a toujours un citronier et un néflier.


Le côté gauche de la maison. On dirait que rien n'a changé car il y a des briques comme il y a 30 ans. Même si ce ne sont pas les mêmes! :-) On jouait à la "cuisine" avec les briques...

mercredi 28 janvier 2009

Alger - Dernier jour de la semaine!

Bonjour,

Pas de nouvelles photos aujourd’hui car je bosse tous les jours et je ne peux apporter mon appareil au bureau à cause du détecteur à l’entrée qui m’empêche de rentrer avec du matériel de cette sorte. Sécurité oblige, on ne peut photographier l’immeuble. Cependant, on en a tout de même une belle vue sur Google Earth!

Nonobstant le fait que je mange algérien tous les jours, que je profite de l’agneau du pays au maximum et que ma facture est entièrement payée par l’entreprise, je ne fais pas grand-chose de plus que de travailler. C’est pourquoi j’anticipe avec grand plaisir ma journée de demain.

Après une recherche de mon chauffeur qui n’arrivait pas à situer la villa où j’ai habité, j’ai fait une séance « cinéma » avec mon ordinateur et j’ai présenté un vieux film (maintenant numérisé) et réalisé par mon père en 80. Sur ce film, il avait filmé une vue à 180 degrés d’Alger à partir du toit de notre maison. Autour de moi, il y avait les 2 chauffeurs et le policier (ma garde rapprochée :-) qui s’agitaient au fur et à mesure que la vue présentait le quartier. Ils ont reconnu les buildings et la mosquée qui s’appelle Mer Soleil. Donc demain matin, on devrait être bon pour frapper à la porte de la famille Tamimoun.

En pm, je devrais être sur la côte vers Sidi Ferruch et Zeralda. On annonce une belle température contrairement à cette semaine où le vent, la pluie et même la grêle hier matin ne cessaient de nous harceler. Mon collègue canadien m’invite ainsi qu’un couple algérien à un barbecue en soirée. Cela devrait être une belle journée!

Bonne journée à vous.

lundi 26 janvier 2009

Pas chaud, pas chaud


Bonjour,

Hier soir, j'ai pris mon repas au restaurant de l'hôtel El Djazaïr. Beaucoup d'étrangers y étaient et cela parlait plusieurs langues. J'ai pris des boureks (bricks) et un couscous qui goute vraiment le couscous de mon enfance. Très très bon! Pour cela, cela ne m'a coûté que 70 misérables petits dollars...


Ce matin, la température n'était pas très agréable surtout quand on est habillé en "madame". Pluie, bourrasque de vent et au moins 5 degrés au matin! L'automne de chez nous! Dans les journaux, des milliers de maisons saccagés dus aux intempéries. L'autre bord de la Méditérannée y a goûté aussi ces jours-ci avec en prime quelques morts.


En arrivant au bureaun on m'offre le calendrier de l'entreprise. Rien à voir avec le calendrier de Desjardins! Chaque jour représente un tableau de l'histoire ou de la culture algérienne par un artiste local. De plus, le chauffeur m'a offert au retour un superbe livre sur l'histoire d'Oran. Je suis bien gâtée! Le gestionnaire algérien est une vraie encyclopédie vivante sur son pays, sur son entreprise. Parfois, cela ne nous aide pas pour travailler... mais il est captivant!

Des journaux ont parlé d'une histoire de peste parmi les terroristes d'Al-Quaida réfugiés dans les montagnes. Mais l'entreprise où je travaille est si bien renseignée sur tout ce qui bouge en Algérie qu'on croit plutôt à de fausses rumeurs.


Autrement je suis en train de travailler sur la structure, sur les rôles et responsabilités et sur les compétences requises pour la future coopérative d'épargne et de crédit de l'entreprise. J'aime bien ce volet.


A+


Brigitte

dimanche 25 janvier 2009

Journée de boulot

Bonjour,

J'ai bien dormi ma première nuit à Alger. Comme d'habitude, à cause du décalage horaire, je me suis réveillée dans la nuit. Comme j'ai oublié mon cadran et que je n'ai pas de montre, je me demandais l'heure qu'il était. Quand j'ai entendu le muezzin, j'ai su!
Comme la veille, mon chauffeur m'attendait dans une Peugeot 406 avec un 4X4 incluant chauffeur et policier. Le cortège m'a conduit à mon bureau de travail pour les deux prochaines semaines.

J'ai zéro perdiem pour la durée de mon séjour parce que tout est pris en charge par l'entreprise partenaire. Heureusement car avec nos normes, j'aurais "pété" mon budget quotidien. L'hôtel est coté 5 étoiles et il les mérite sur le premier plancher avec une architecture et une décoration d'inspiration ottoman. Le service est bon et les restaurants sont de haute gamme. Mais un repas frugal est tout sauf économique. Un club sandwich coûte 28$, une omelette 16$, un spaghetti bolognaise 25$. Je coterais la chambre cependant comme un 3 étoiles avec une connexion internet pénible. Je vais tenter d'y remedier...

Mon hic, c'est de laisser du pourboire alors que je n'ai pas de perdiem et que la facture est salée... Et que je ne peux pas sortir sans être obligée de payer mes repas à l'extérieur. Une cage dorée... Néanmoins, on m'a affecté une voiture et une escorte pour jeudi, jour de congé (les fins de semaine sont les jeudi et vendredi). Je n'ai pas encore dressé de plan mais j'ai des tas d'idées de ce que je veux faire!

Ma journée de travail m'a appris beaucoup de choses sur le type d'industrie pour laquelle nous avons un contrat. C'est passionnant. Les personnes avec qui je travaille sont des cadres de haut-niveau très très compétents. Je crois que j'aurai beaucoup de plaisir à travailler avec eux.

Je vous laisse là-dessus...

Au plaisir,

Brigitte

samedi 24 janvier 2009

Arrivée à Alger la blanche

Bonjour,

Je prends la peine d'écrire ici mes impressions sur mon séjour en Algérie après une absence de 28 ans! J'ai effectivement déjà vécu à Alger alors que j'avais 11 et 12 ans. Inutile de vous dire que je vivais toute sorte d'émotions ces jours-ci en préparation à ce voyage.

Comme ce voyage est pour affaire, je n'aurai pas toute la liberté voulue pour redécouvrir Alger. J'espère néanmoins faire quelques petites visites bien précises que je vous partagerai au moment voulu. Pour l'instant, j'ai déjà appris ce qui est arrivé à quelques personnes où j'habitais sur la route de Badjarah. J'ai partagé mon vol sur Air Algérie avec une dame dont le mari a habité la maison voisine où nous vivions. J'ai ainsi su que le jeune Jamel vivait maintenant au Canada alors que son frère Nassim est maintenant avocat. Il semblerait que la maman vivrait encore, chose que je saurai bientôt car cela fait quelques années que mon "contact d'avion" ne les aurait pas vus.

À l'aéroport, qui ne ressemble pas du tout à l'aéroport de mes 12 ans, les chauffeurs et l'escorte policière m'attendaient. Grâce à ce système, on passe un peu partout malgré le trafic d'Alger. L'autoroute du bord de la mer qui me faisait peur enfant car la voie du centre permettait un dépassement autorisé dans les deux sens, n'existe plus. C'est une autoroute à trois voies d'un côté comme de l'autre. Plus aucun palmier ne la borde.

En arrivant à mon hôtel, j'ai constaté avec grande joie et aussi émotion que j'avais une belle vue d'Alger et de la mer. Un peu comme la vue que nous avions de notre jardin quoique plus éloignée du centre-ville. La température à l'arrivée (9h00 am) était de 8 degrés. Malgré le soleil, le vent est frais mais je me suis débarrassée allègrement de toutes mes épaisseurs d'hiver avec joie... et cela pour 2 semaines!

À suivre...


Brigitte